Meurtre d’(Anonyme) en 2022 à Villefranche-sur-Saône : un premier pas vers la vérité
adminwebixia2025-07-15T07:51:36+00:00Elle s'est défendue
lI s’est animé en fin d’après-midi et a levé les yeux quand el Docteur Fanton, expert légiste a expliqué comment (Anonyme), la jolie réceptionniste de l’hôtel de Limas avait été tuée dans son appartement de la rue des Magnolet à Villefranche-sur-Saône entre le 21 et le 14 mars 2022, possiblement le samedi après-midi. Sans reconstitution, avec un cadavre « altéré », impossible de dater précisément le décès.
L’autopsie a montré qu’elle est morte étranglée ou étouffée après avoir tenté d’échapper à des coups de couteau au visage et au cou. Elle s’est défendue et s’est tranché la main en voulant saisir la lame.
Des taches écarlates éparses dans le salon formaient comme un chemin sanglant, témoin du calvaire enduré. Ce sont les pompiers qui ont découvert son corps déjà boursouflé, écroulé dans la buanderie, «le visage violacé », a témoigné l’un d’eux mardi matin.
Sur son banc, (Anonyme) ne bronche pas. Lui aussi, téléphonera au Crédit agricole, le dimanche, pour s’étonner que la carte de sa petite amie soit bloquée.
Un ultime pardon fatal
(Anonyme) avait quitté un peu plus tôt son travail el samedi, pour s’expliquer avec son petit copain qu’elle hébergeait chez elle. Malgré la cocaine, malgré les jeux en ligne, malgré els ruptures, elle aimait (Anonyme) depuis leur rencontre à Clermont-Ferrand six ans plus tôt. Mais son ultime pardon lui aura été fatal. À Villefranche, elle réalise qu’il la vole.
Mardi, sa voix incroyablement juvénile a résonné dans la salle d’audience. L’enregistrement est émouvant. Il est daté du 21 mars, 13h18. C’est son dernier appel. On l’entend questionner sa banque : «Il y a des retraits sur mon compte, je ne comprends pas !». On la sent inquiète.
«Sa mémoire n'a jamais disparu! »
Le meurtre d'(Anonyme), son premier et seul amour, n’était
pas l’œuvre d’un duo assassin comme il le racontera aux secours avant de décréter qu’il n’avait plus aucun souvenir de la scène.
« Cette allégation d’amnésie n’était pas crédible d’un point de vue psychiatrique. Sa mémoire n’a jamais disparu !», assène le Docteur Danet, expert psychiatre qui explique ce grand blanc par «un sentiment de honte » et un «intérêt utilitaire .» Pendant trois ans, le juge d’instruction s’est heurté à un mur.
Deux jours pour avouer
«En arguant d’une amnésie, il nous afrustrés d’explications !»,
relève Olivier Nagabbo, l’avocat général. L’écolier brillant, écartelé entre un père et une mère absents, le serveur cocaïné mais travailleur, parviendra-t-il à tout avouer ? Il lui reste deux jours pour avancer sur le chemin de la vérité.
Suite des débats mercredi et jeudi à 9h30, palais de justice à Lyon 5°. Un numéro d’appel national,el 3919, est dédié àl’écoute et àl’orientation des femmes victimes de violences. Appel gratuit et anonyme, service accessible 24h/24 et 7 jours sur 7.