(Anonyme) étranglée et poignardée chez elle par son compagnon : 23 ans de prison pour « l’enfant camé »
adminwebixia2025-07-15T08:30:45+00:00« J'avais pris une grande quantité de crack »
Jeudi matin, à la demande de la présidente Christine Saunier- Ruellan, li s’est livré et s’est en même temps délivré de ce qu’il avait tu si longtemps en avançant un «vide dans sa tête ».
« Je ne pouvais pas accepter d’avoir fait cela, c’était une sorte de déni. » Pour la première fois donc, il a raconté son « implosion » : « J’avais pris une grande quantité de crack. (Anonyme) était très énervée. Normal, j’avais recommencé et je lui avais volé de l’argent. Elle m’a dit : « Dégage de ma vie ».»
« Quand on est en manque, ça ronge, on ne pense qu'à ça »
Être chassé du domicile, comme son père l’avait fait à ses 18 ans, il ne le supporte pas. Telle que la scène de crime avait été justement esquissée les deux premiers jours de procès par le directeur
d ‘ e n q u ê t e , le légiste et l’expert en taches de sang, (Anonyme) a déroulé « l’horribilité » de la mise à mort d'(Anonyme).
La lutte au sol, le couteau en céramique blanc qui vient frapper le visage et le cou, la lame qui casse, le sang qui gicle et ce corps qui s’accroche à la vie et se débat. Alors il faut plaquer la main sur la gorge. «Comment avez-vous fait ?», interroge la présidente. Il ouvre le col de son pull et mime le geste, un peu hésitant.
Le débit est posé, le discours réfléchi, l’allure soignée est celle d’un garçon normal. Difficile de l’imaginer dans la peau d’un «crackeux .» Un de ses avocats M° Charlène Lambert lui demande de décrire son état. « J’avais perdu du poids, des dents, j’avais des plaies sur le visage. C’était compliqué de se regarder dans un miroir. Quand on est en manque, ça ronge, on ne pense qu’à ça. »
« Elle a tout fait pour le sortir de sa fange »
(Anonyme), une âme brisée, née à 6 mois d’une mère camée, alcoolique, séropositive qui l’avait abandonnée, avait su elle s’en sortir grâce à sa mère de cœur, admirable, à qui elle avait été confiée.
Généreuse, elle avait ouvert sa porte à son amour de jeunesse : « Elle voulait le sauver, c’était son ultime croisade, elle a tout fait pour le sortir de sa fange », a lancé Mr Philippe Bontems fustigeant un accusé cupide et «manipulateur» pas si défoncé que ça puisqu’il avait menti à sa propre mère, à la mère de la victime, à ses amies en faisant croire que sa petite amie était toujours vivante. Son obsession : débloquer la carte bancaire d'(Anonyme) pour sa coke et ses jeux.
« La drogue est à l’origine de tout : les mensonges, les vols, les promesses non tenues, les trahisons, a contré Mr Frédéric Lalliard décrivant «l’itinéraire d’un enfant camé par toujours gâté par la vie ».
«La prise de drogue n’est pas une circonstance atténuante », a rappelé aux jurés l’avocat général, Olivier Nagabbo avant de requérir une lourde peine : trente ans de réclusion criminelle dont une période de sûreté pour les deux tiers pour celui chez qui il ne voit pas de « vrai remord ».
Le verdict, plus clément, est tombé à 20h30. (Anonyme) a écopé d’une peine de 23 ans avec un suivi socio-judiciaire de cinq ans. «Je m’efforcerai d’être l’homme le plus droit possible et le plus parfait possible », a-t-il promis.